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Baromètre 2018 de la transformation industrielle : Comment relever le défi de la digitalisation de la maintenance avec le facteur humain ?

L’Usine Nouvelle et KPMG présentent pour la seconde édition le Baromètre de la transformation industrielle. Ce baromètre permet de mesurer la maturité des industriels face à la performance industrielle et au numérique. L’enquête s’appuie sur les réponses de 220 décideurs de l’industrie.

Performance industrielle : la disponibilité des équipements est la priorité numéro 1 des décideurs (65 %)

Dans une optique de performance industrielle, les décideurs sont particulièrement attentifs à la disponibilité des machines, une préoccupation pour près de 2 tiers des répondants (une proportion qui s’élève à 82 % dans les industries de plus de 500M€ de CA), mais également à la réduction des coûts (59 %).

On note cependant un effort concentré cette année sur l’amélioration de la qualité (43 % ; +10pts) et la maîtrise des délais (63 % ; +16pts) afin de mieux répondre aux attentes de consommateurs toujours plus exigeants. Pour répondre à cet enjeu de performance, les industriels jugent impératif l’intégration des fonctions de maintenance (64 %) et de production (73 %) dans leur démarche de transformation.

Le digital, un levier pertinent pour 60 % des industriels mais non prioritaire

60 % des industriels considèrent le digital comme un levier pertinent pour améliorer la fiabilité des équipements. Pourtant seuls 10 % le considèrent comme prioritaire.

Portées par les plus grandes entreprises qui jouent le rôle de pionnières, les industries françaises amorcent le virage de la digitalisation en étudiant différentes solutions, telles que la maintenance prédictive et la mise en place d’outils de mobilité.

Les premières estimations sur les solutions digitales déployées montrent, sur leur périmètre, des premiers résultats encourageants sur la disponibilité des équipements puisque 65 % estiment avoir atteint un gain supérieur à 5 %.

Cependant les résultats sont plus limités sur la réduction des coûts et l’amélioration de la sécurité (respectivement 44 % et 45 % atteignant un gain de plus de 5 %).

Ces résultats sont à mettre en regard des délais de retour sur investissement encore trop longs (seulement 39 % des payback à moins de 2 ans). Cela illustre des investissements trop élevés sur un marché encore peu mature ou des périmètres d’application insuffisamment qualifiés en amont.

Le facteur humain, une des clés de réussite pour accélérer le déploiement des solutions digitales

L’analyse des initiatives digitales lancées par les industriels au sein de la maintenance révèle 3 principales difficultés de mise en oeuvre.

La première difficulté évoquée par les décideurs dans le succès de leur entreprise de transformation digitale réside dans le manque de compétences digitales dont ces dernières disposent (63 %).

La seconde difficulté porte sur la nécessité d’intégrer de nouvelles pratiques au sein de l’entreprise liées au déploiement de solutions digitales. Cela peut effectivement modifier des processus clés de gestion des plans de maintenance, de gestion de la donnée, mais nécessite également un changement d’état d’esprit au niveau du management par exemple.

Enfin, les industriels doivent également faire face à un niveau de maturité des pratiques digitales encore trop insuffisant. L’atteinte d’un bon niveau de maturité des pratiques est généralement considéré comme un prérequis à la mise en oeuvre de solutions digitales. Les industriels adoptent ainsi une démarche séquentielle visant à mettre en place les standards métiers avant de se lancer dans une transformation digitale.

Le facteur humain est donc un des facteurs clé de succès pour contribuer favorablement à la transformation digitale du secteur industriel, y compris dans le domaine de la maintenance, qui est une priorité pour les dirigeants. Ainsi, 31 % des répondants, s’étant spontanément exprimés, ces derniers n’imaginent pas la transformation industrielle sans les ressources humaines.

Dans un souci d’amélioration de la fiabilité, la majorité des décideurs industriels s’accorde sur le fait que celle-ci passe prioritairement par une meilleure collaboration entre les fonctions (83 %) mais aussi par le développement des compétences des équipes (79 %) et le développement de méthodes avancées (69 %).

Méthodologie :